dimanche 4 décembre 2011

David Foenkinos "Les souvenirs"





Auteur prolifique à la plume plaisante, David Foenkinos aborde dans son ouvrage sorti pour la rentrée littéraire 2011 le thème des souvenirs. Mais de quels souvenirs s'agit-il ? Et quel souvenir a-t-il laissé sur "mes bons romans" ? Nostalgie, quand tu nous tiens ! 









L’auteur

David Foenkinos est né en 1974 à Paris. Romancier français, il est l’auteur de :
  • Inversion de l'idiotie : de l'influence de deux Polonais, Editions Gallimard, 2001. Prix François-Mauriac.
  • Entre les oreilles, Editions Gallimard, 2002. 
  • Le potentiel érotique de ma femme, Editions Gallimard, 2004 ; Folio 2009. Prix Roger Nimier de 2004. 
  •  En cas de bonheur, Editions Flammarion, 2005. Publié en Espagne par Kailas, traduction de Natalia Galiana Debourcieu. 
  •  Les cœurs autonomes, Editions Grasset, 2006. 
  • Qui se souvient de David Foenkinos ?, Editions Gallimard, publié le 30 août 2007. Publié en Espagne par Kailas, traduction de Natalia Galiana Debourcieu. Prix Jean Giono. 
  •  Nos séparations, Editions Gallimard, 2008 ; Folio, 2010. 
  • La délicatesse, Editions Gallimard 2009, prix des dunes 2010. 
  • Bernard, les Editions du moteur, 2010, 
  • Lennon, Plon, 2010. 
  • Le petit garçon qui disait toujours non, Editions Albin Michel, 2011. 
  • Les souvenirs, Editions Gallimard, 2011.
L’histoire

Le narrateur partage son temps entre son travail de veilleur de nuit dans un hôtel parisien et ses vaines tentatives d’écrire son premier roman. Au début de l’histoire, il enterre son grand-père. Après une longue déchéance et une hospitalisation prolongée, il est mort sans que son petit-fils ne lui ai jamais dit à quel point il l’aimait. Sa grand-mère restée veuve prend de l’âge et ses trois fils décident de la placer dans un « établissement ». Ils vont même jusqu’à vendre son appartement sans lui en avoir parlé. Triste constat sur la façon dont notre société actuelle traite ses anciens. Cette fois-ci, l’auteur s’implique dans l’accompagnement du 4ème âge de sa grand-mère et va la voir très régulièrement, du moins au début. Puis, ses visites s’espacent. Un jour, sa grand-mère s’enfuit de la maison de retraite où on l’a placée. Son petit-fils part à sa recherche.

C’est le début d’un voyage initiatique au cours duquel l’auteur expérimente l’imprévisibilité de la rencontre amoureuse, la douleur de perdre des êtres chers, l’impuissance face à la remise en question du couple formé par ses parents et les difficultés à faire durer sa propre relation.
Voyage dans de nombreux souvenirs. A chaque scène, un souvenir est évoqué (d’où le titre !), celui d’un personnage rencontré au gré des pages. Ainsi, les souvenirs de son grand-père, de sa grand-mère, ceux de son père et de sa mère côtoient ceux de personnalités illustres comme Patrick Modiano ou Francis Scott Fitzgerald mais aussi des souvenirs d’anonymes comme Gaston Martinez ou Sonia Senerson.
Voyage grâce aux tableaux accrochés aux murs d’endroits clé de l’histoire : le tableau de la vache à la maison de retraite de la grand-mère, les tableaux de la chambre d’hôtel où s’est rendue sa grand-mère pendant son évasion, ceux d’un musée de Barcelone où l’auteur se rend pendant une escapade amoureuse.
Voyage avec pour fin ultime la naissance de l’écriture. « Je me souviens du jour où quelque chose s’est débloqué en moi. C’était comme si j’avais accumulé la mélancolie nécessaire à l’écriture. Oui, c’est sûrement à cet instant que les mots sont enfin venus ».

Les thèmes traités

La vieillesse, les maisons de retraite, la considération de la fin de la vie dans notre société, la magie de la rencontre amoureuse, le couple et sa pérennité, la naissance de l’écriture.

Quelques morceaux choisis, quelques « souvenirs »

« Un souvenir de Marcello Mastroianni,
En septembre 1996, l’acteur italien, alors en tournage dans le Nord du Portugal, a confié de nombreuses anecdotes sur sa vie dans un documentaire. Il a choisi pour titre de ce film et du livre qui s’ensuivit : Je me souviens, oui, je me souviens…Ces premiers mots font référence à des images qui lui reviennent : « Je me souviens de cette poêle en aluminium sans manche, ma mère y faisait les œufs. Je me souviens de la musique de Stardust (..). Ainsi, par petites touches émotionnelles, il égrène ses souvenirs à la manière de Georges Perec. Et plus tard, au milieu de ses confessions, il dira cette très belle phrase : « Les souvenirs sont une espèce de point d’arrivée ; et peut-être sont-ils aussi la seule chose qui nous appartient vraiment ».


« Une fois dans mon lit, je me suis mis à penser à mes camarades de CE2. Je me souviens d’une scène avec des copains de ma classe où nous parlions de notre vie d’adulte : on avait décidé de vivre tous ensemble dans un grand appartement. Il y aurait dans le salon un flipper et un babyfoot. Cela paraissait tellement vrai. Une part de moi ne comprend toujours pas pourquoi je n’ai pas réalisé ce rêve ; ce rêve parmi tous les rêves qu’on formule dans son enfance et qui disparaissent ».

«  Il faudrait maintenant que je raconte comment la vie a avancé, avec cette folie maîtrisée des jours se succédant les uns aux autres. Au moment où j’essaye de ramasser mes souvenirs, j’ai le sentiment que l’époque qui a suivi notre mariage a été particulièrement fulgurante. Je n’avais jamais éprouvé auparavant la sensation que la vie passe si vite ; et même, pendant mon adolescence, j’avais observé les secondes couler d’une manière atrocement, comme le goutte-à-goutte qu’on donne à un homme qui agonise. Peut-être que la caractéristique majeure du bonheur est d’accélérer le temps ? Car nous avons été heureux ; en tout cas, je le crois vraiment. »

Si le roman se transformait en musique ... 

Ce serait sans hésiter Rose, Des souvenirs sous ma frange, "Comment c'était déjà ?"




L’avis de « mes bons romans »

La lecture des ouvrages David Foenkinos est réellement agréable, plaisante, distrayante. On ne s’arrête pas en route, le style est simple, le choix des thèmes s’adresse à un large public. Mais il leur manque un je ne sais quoi de plus subtil, de plus précis, de plus fin, de plus impliquant pour que ses romans se classent réellement comme des bons romans et laissent une trace plus poignante. Des romans à lire avec plaisir mais pas forcément à garder.

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