lundi 9 janvier 2012

Emmanuelle Urien « Tu devrais voir quelqu’un »


 

Habituée des nouvelles, Emmanuelle Urien signe avec "Tu devrais voir quelqu'un" son premier roman. Celle qui devrait voir quelqu'un, c'est Sarah, « Sarah rêve d’exister. Exister et le sentir. En être persuadée. » Sarah qui ne veut pas d’enfants « trop de problèmes », Sarah « qui n’aime que son désordre à elle », Sarah qui est « juste une névrosée ». Un jour, Sarah découvre qu'un homme est assis à sa droite et qu'il la suit partout. Le problème est que personne d'autre qu'elle ne le voit. Qui est-il et que lui veut-il ?





L’auteur

Emmanuelle Urien est née dans les années 70 en Anjou. Elle vit aujourd’hui à Toulouse et s’est principalement spécialisée dans l’écriture de nouvelles.

Ses nouvelles

·         Court, noir, sans sucre, L’être minuscule, 2005 (1ère édition).
·         Toute humanité mise à part (Quadrature, 2006). Prix de la ville de Balma ; prix Salon du Livre.com.
·         La collecte des monstres, Editions Gallimard, 2007. Coup de cœur du Point.
·         Jazz me down, In8, 2008. Coup de cœur de la Fnac.
·         Court, noir, sans sucre (Quadrature, 2010 (réédition, version augmentée)).
·         Vénus Atlantica (In8, 2010),
·         Tous nos petits morceaux, D’un noir si bleu, 2011,

Son roman

Tu devrais voir quelqu’un, Editions Gallimard, 2009. Prix du Premier roman des Lycéens du Touquet.


L’histoire

Sarah est secrétaire médicale à Toulouse, une activité qui lui permet d’avoir l’esprit libre pour se livrer à sa véritable passion : l’écriture. Même si elle ne montre jamais rien de ses écrits et qu’elle n’a jamais été publiée. « Sarah rêve d’exister. Exister et le sentir. En être persuadée. » « Des certitudes, voilà ce qui lui manque ». Sarah qui ne veut pas d’enfants « trop de problèmes », Sarah « qui n’aime que son désordre à elle », Sarah qui est « juste une névrosée ».
Tout le contraire de sa meilleure amie, Fatiha, qu’elle a connue à la fac et avec laquelle elle a fait les 400 coups. « Epouse et mère irréprochables, femme au foyer mais femme active, amie dévouée et attentive, Fatiha est une icône. Il y en a que cela agace ».
Après des années passées à Paris, Fatiha et son mari Julien, chef d’entreprise, se réinstallent à Toulouse. L’occasion pour la copine de fac et le mari de se rencontrer.
« Mais quand, à la sortie du bar, ils ont échangé ce deuxième regard, douloureux à force d’être intense, les yeux de Sarah ont crié, en écho à l’explosion dans son ventre, On se trouve un coin tranquille à la campagne et on se refait AZF ? Ceux de Julien ont répondu Oui, deuxième détonation ; c’était impensable et pourtant évident, une absolue nécessité. Un bête coup de foudre. »
Alors Julien et Sarah s’aiment en cachette même si Julien veut quitter Fatiha pour elle. « Un homme qui veut quitter sa femme et l’amante qui refuse ».
Un matin, Sarah découvre à côté d’elle un homme assis, vêtu de noir, avec un chapeau, qui la suit partout et que personne ne voit. Elle croît d’abord à un problème médical et recherche la cause : trouble ophtalmologique ? Tumeur ? Problème psychologique ? Aucune explication rationnelle. Qui est cet homme ? Et elle se souvient: l’homme est né dans un de ses textes. Elle l’appellera Janvier. Sous sa plume, il va devenir sa marionnette.

Les thèmes traités

Le triptyque femme-mari-amante, l’amour, le lien entre l’auteur et son personnage, la difficulté d’être auteur et d’écrire.

Si le roman se transformait en musique

Le personnage de Sarah m’a fait penser à cette chanson d’Olivia Ruiz «  Elle panique ».


Quelques morceaux choisis

 « Comme si le couple était la norme. Ce genre d’arrangements, pourtant, ne fonctionne jamais. Ou alors pas longtemps, et finit toujours mal. Beaucoup d’embarras et de peine pour bien peu de plaisir. »

« Si l’on ignore quelque chose de gênant pendant assez longtemps, en général l’objet du trouble disparaît. »

« Tout le monde est malade ou croit l’être. Tout le monde se cherche son petit cancer personnel, à défaut d’expliquer un mal de vivre insoutenable et honteux. »

« Le corps destiné à l’effondrement lent des carcasses a déjà commencé à répandre ses fluides, à souiller le satin, à faire gonfler le chêne. La mort sale fait chemin en cachette. »
 
L’avis de « mes bons romans »

J’aurai adoré adorer « Tu devrais voir quelqu’un » d’Emmanuelle Urien.
Déjà, je trouve juste formidable qu’un auteur vienne à la rencontre de ses lecteurs et j’ai rencontré Emmanuelle Urien au salon du livre du Voiron. Pas de longue file d’attente devant son stand alors je me suis rapproché et j’ai choisi son unique roman (elle publie principalement des nouvelles). Elle avait vraiment l’air d’une chic fille, de celle avec laquelle on pourrait être amie.
Ensuite,  j’aime bien l’idée qu’un auteur sorte de sa tour d’ivoire et se rende accessible, chose qu’elle fait en alimentant un site Internet interactif et ludique (je vous en recommande la découverte) !
Enfin, je n’ai pas franchement détesté « Tu devrais voir quelqu’un ». J’ai même aimé une très grande partie du roman. Mais je ne suis pas rentrée dans cette fin surréaliste (je ne vous dis pas laquelle, à vous de lire pour le découvrir). Je n’aime ni la science-fiction (vous ne lirez jamais ici de critiques sur ce thème !) ni les romans qui s’éloignent franchement de la réalité. Je pense que c’est donc le genre qui ne m’a pas enflammé. Dommage, c’est très bien écrit et le personnage de Sarah est très attachant !

A lire

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