mercredi 1 février 2012

Siri Hustvedt « Un été sans les hommes »

« Un été sans les hommes », c’est l’histoire de Mia, anagramme de «I am», je suis en anglais, une femme qui «est». Mais qui est-elle sans son homme, sans son Boris auquel elle longtemps été entremêlée et qui l’a quittée? C’est ce qu’elle va apprendre pendant cet été passé à Bonden en compagnie de femmes de différents âges…Power of girls, nous voilà !
L’auteur

Siri Hustvedt est une écrivaine américaine née le 19 février 1955 à Northfield dans le Minnesota aux États-Unis. Poétesse, essayiste et romancière reconnue, elle est diplômée (PhD) en littérature anglaise de l'Université Columbia.

Son œuvre :
•    Les yeux bandés, Actes Sud, 1993; Babel, 1996.
•    L’envoûtement de Lili Dahl, Actes Sud, 1996; Babel, 1999.
•    Yonder, Actes Sud, 1999; Babel, 2006.
•     Tout ce que j’aimais, Actes Sud/Léméac, 2003; Babel, 2005.
•    Les mystères du rectangle, essais sur la peinture, Actes Sud, 2006.
•    Elégie pour un américain, actes Sud/Léméac, 2008; Babel, 2010.
•    Plaidoyer pour Eros, Actes Sud, 2009.
•    La femme qui tremble. Une histoire de mes nerfs, Actes Sud/Léléac, 2010.
•    Un été sans les hommes, Actes Sud, 2011. Traduit de l’américain par Christine Le Bœuf.

L’histoire

Un été sans les hommes. Un hymne à la femme. Un hommage truffé de poésie et de recherches scientifiques hilarantes sur la différenciation hommes/femmes. Une valorisation de la féminité sans être féministe. Une étude du sexe dit faible, de la petite fille à l’adolescente pré-pubère, de la jeune épouse à la femme mature, de la grand-mère aux femmes en fin de vie. « Un été sans les hommes », c’est l’histoire de Mia, anagramme de « I am », je suis en anglais, une femme qui « est ». Mia, entremêlée à Boris qui l’a lâchement abandonnée pour « la pause » française comme elle qualifie la jeune collègue pour laquelle il l’a quittée. Et qui l’a laissée avec cette douleur atroce la rendant, folle, aliénée, psychotique. Enfermée en hôpital psychiatrique. Mia aidée de son psychiatre va sortir de ce long engourdissement et va s’éloigner de New York pour passer l’été à Bonden. C’est là qu’elle va intégrer trois groupes de femmes, de différents âges, nous permettant d’avoir un tableau de la féminité d’aujourd’hui :
-    Les cinq cygnes : sa mère et ses amies en maison de retraite,
-    Les 7 collégiennes auprès desquelles elle anime un groupe de poésie,
-    Sa voisine, Lola, jeune mère de deux jeunes enfants en proie aux colères de son mari.

Les thèmes traités

La femme et la féminité, la relation amoureuse, la poésie.

Si le roman se transformait en musique

Deux musiques pour rendre hommage aux femmes :
« Etre une femme » de Michel Sardou




et « Femmes, je vous aime » de Julien Clerc.


Quelques morceaux choisis

«  Le club de lecture, c’est très important. Il en pousse partout, comme des champignons et c’est une forme culturelle presque entièrement dominée par des femmes. En réalité, la lecture de fictions  est souvent considérée comme une activité féminine de nos jours. Beaucoup de femmes lisent de la fiction. La plupart des hommes, non. Les femmes lisent des fictions écrites par des femmes et par des hommes. La plupart des hommes, non. Si un homme ouvre un roman, il aime avoir sur la couverture un nom masculin ; cela a quelque chose de rassurant. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver à cet appareil génital externe si l’on immergeait dans des faits et gestes imaginaires concoctés par quelqu’un qui a le sien à l’intérieur. »

« Etre l’autre, c’est la danse de l’imagination. Nous ne sommes rien sans elle. Crie-le ! Secoue-toi, frappe des talons, bondis. En cela consistait ma pédagogie, ma philosophie, mon crédo, mon slogan, et les petites avaient essayé. »

« Rien ne peut jamais redevenir comme avant, mais uniquement comme une incarnation ultérieure. Ce qui était autrefois l’avenir est maintenant le passé, mais le passé revient au présent à l’état de souvenir, il est ici et maintenant dans le temps de l’écriture. Une fois encore, je m’écris moi-même ailleurs. Rien n’empêche qu’il en soit ainsi, n’est-ce pas ? »

« Le lendemain même, on nous annonça qu’Abigaël avait eu une attaque. Elle était vivante, mais la femme que nous avions connue avait disparu. Elle ne savait plus où elle se trouvait ni qui elle était. Le réveille-matin s’était arrêté. Les gens très âgés se languissent et meurent. Cela, nous le savons, mais les gens très âgés le savent bien mieux que nous. Ils vivent dans un monde de perte continuelle et cela, ainsi que l’avait dit ma mère, c’est cruel ». 

L’avis de « mes bons romans »

J’ai mis un peu de temps à m’immerger dans ce roman. Un peu trop d’ailleurs pour qu’il soit un vrai bon roman. Mais une fois que je suis rentrée dans l’histoire (ce qui a été au bout d’une bonne moitié d’ouvrage !), j’ai vraiment aimé, pour cette valorisation des femmes, et surtout celles d’âge mur, celles que je connais moins, celles qui n’ont plus rien à prouver.

A lire

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